Voici le four le plus complet et le mieux conservé
Il est sur la TOP 25
marqué d'une étoile. Un peu avant d'y arriver ce panneau du Conseil Général
vous donne quelques indications bien utliles
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Four principal |
En Provençal on les appelle enguentières
qui vient du mot enguent. Voici un proverbe :
L'enguènt de Moussu ARNAUD si te fai pas de
bèn, fai pas de mau
Pour s'y reconnaître entre les Genévriers faison un
peu de botanique. Les genévriers sont des conifères , genre genévrier ( Juniperus
). Aprés le nom latin, le nom français puis le nomProvençal.
Juniperus vulgaris Genièvre
Genèbre
Les baies sont utilisées en cuisine dans la
choucroute et... les patés de grives
Citons Mistral : "Li
grivo manjon de genèbre"
Juniperus oxycedrus Genévrier
oxycèdre Cade
Les feuilles sont piquantes et possèdent deux bandes
blanches Le bois est résistant et imputrescible, les Romains en faisaient des
statues. Disons le tout de suite c'est pas avec les baies qu'on fait l'huile
mais avec le bois
Juniperus
phoenicia Genévrier de Phénicie Mourven
Les feuilles ne piquent pas. On s'en servait pour
faire des litières
Avec ces quelques photos les genévriers n'auront plus
de secrets pour vous
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Rameau de genièvre avec les baies Les feuilles n'ont qu'une bande blanche Les baies sont violettes et plus petites que celles du Cade ou du Mourven |
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Un gros CADE |
Branche de Cade feuilles piquantes et baies marron. |
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Comparaison des
feuilles
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A gauche la feuille de cade avec 2 bandes blanches. |
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LE MOURVEN
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Un gros MOURVEN |
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Branche de Mourven avec ses feuilles non piquantes
et ses baies marron. Les feuilles servent de litière |
Pour terminer
voyons les boules
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Comparaison des boules |
Les fours à cades ont été utilisés de
1800 à 1940.
Dans notre région la plus grande densité
se trouve au sud de la Sainte BAUME
Ce sont quelques dynasties d'artisans qui
les ont construits. Le savoir faire se transmettait de père en fils
Pour implanter un four il faut : une forêt de cades,
un point d'eau, un filon d'argile.
Quand il n'y avait plus de cades le four était
abandonné et on en construisait un autre ailleurs.
Voici en schéma global qui nous permettra de voir les
pricipales parties avant de les détailler avec des photos.
Schéma d'un four
( Par JPL d'aprés L PORTE )
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Schéma d’un four en coupe |
Les
principales parties :
Une entrée : espace couvert où on pouvait se tenir
debout
Le "cul " du four l'endroit où coule
l'huile
La Jarre ( fabi ) où
on mettait les buchettes de cade
La chambre de chauffe
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A
gauche l'entrée est profonde et on distingue au fond le cul de four. A
droite l'entrée est plus modeste |
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Le sol était plus bas, il y avait la place pour un récipient
où coulait l'huile et on pouvait se tenir debout.
Cul de four en état de fonctionnement
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Cul de four avec sa porte |
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Cul de four fermé avec un carré en refractaire et
un morceau de bois, calé par une pierre. On voit dessous la tuile refractaire où va couler
l'eau puis l'huile. Il a 2 petites cales en bois pour laisser le passage |
Un autre cul de four incomplet On voit tout au fond les briquettes de la jarre |
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Les Jarres ( fabi
)
Jarre seule vue d'en
haut. En haut à gauche chambre de
chauffe
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La jarre a la forme d'une poire la pointe en
bas. Le cul de four est bien visible
Un tas de briquettes refractaires En général l'artisan les emportait avec lui quand
il partait faire un autre four |
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La chambre de chauffe est située rerrière la jarre. Il y a un orifice de chaque coté pour régler la combustion . Il faut obtenir 250° dans la jarre
Quelques fours en vrac
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Procédé de fabrication
Un vieux cade avec de grosses branches ce qui limite l'épaisseur de l'aubier. C'est la partie sous l'écorce trés chargée en eau. |
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En
général on arrachait les souches au pic. La souche est en effet trés riche en huile |
Gros Cade
L'operation durait 3 jours
Le premier était consacré à la préparation. Un
carreau en pierre réfractaire était placé au bas du four pour retenir le bois.
Il était bloqué par un morceau de bois. Il fallait débiter le cade ( branches
et souche ) en bûchettes 15 à 20 cm. On pouvait mettre environ 175 kg de bois
par four.Le remplissage s'effectuait par le haut. Il fallait ensuite fermer la partie
supérieure avec des pierres réfractaires et de l'argile . Par dessus une couche
de terre de 30 cm permettait d'obtenir une bonne isolation. La chambre de
chauffe était remplie de bois par les 2 ouvertutes latérales ( tout ce qui
brûle était bon : fagots, branches, bois mort) ; il fallait prévoir un gos tas
de bois.
Le second c'est l'opération proprement dite. Le
matin à l'aube on allumait le feu qui devait être vif presque toute la journée.
La température a l'intérieur de la jarre doit être d'environ 250° C. Au début
s'ecoule un liquide clair (eau de l'aubier mélangé avec un peu d'huile ). Au
moment où l'huile arrive le liquide est noir et il faut vite changer le
récipent de réception. Vers le soir quand le débit devient trés faible on remet
du bois et on ferme les events latéraux pour obtenir une chaleur plus douce. La
production d'huile est d'environ 20 l
Le troisième on enlève le carreau en bas du four pour
retirer les braises de cades. Elles seront plaçées dans un trou et recouvertes
de terre pour donner du charbon de bois de trés bonne qualité.
Actuellement il existe encore une
distillerie industrielle au CLARET prés de Montpellier (34) qui travaille selon
le même principe avec du matériel industriel.
http://www.cc-orthus.fr/Cade.asp
Les dames utilisaient quelques gouttes d'huile par
bassine d'eau pour se rincer les cheveux et obtenir une belle chevelure
luisante. Actuellement on trouve un peu d'huile de cade dans les shampoings
industriels.
L'huile est principalement utilisée pour les maladies
de peau des hommes et des animaux.
Bibliographie : Laurent PORTE Fours à Cades, fours à
poix dans la Provence Littorale. Les Alpes de Lumières deuxième édition 1994